Robert Campbell HWY
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Robert Campbell HWY et North Canol Road
Finalement, je suis resté cinq jours à Whitehorse. D’abord pour soutenir un tout petit peu le projet de Sarah en lui installant un porte-bagages supplémentaire sur la roue avant qui lui permettra de transporter le matériel supplémentaire qu’imposera l’hiver canadien, d’autre part pour préparer les dernières mises à jour que vous avez découvertes récemment et réachalander un peu les rangements vides de VivaLaVida.
C’est le lendemain d’une première chute de neige importante de l’hiver que VivaLaVida a repris la route pour aller découvrir les montagnes de l’est du Yukon. Mais j’ai décidé d’y aller en faisant un crochet par Carmacks, au nord, pour rendre visite à Sharon et Garry que j’avais eu plaisir à rencontrer lors de ma montée il y a quatre mois. J’ai donc débarqué au “Barracks”, le petit café/cookie/soupe-stop et bureau de poste du coin, vers 14h et à voir le sourire de Sharon lorsqu’elle m’a vu entrer, la surprise leur a fait plaisir. J’ai moi aussi eu bien du plaisir à les revoir et à bavarder plus de trois heures. Alors que je repartais, Shanon m’a offert une super soupe maison aux cougettes et à l’ail, du pain auy courgettes, des cookies (les meilleurs que j’aie mangés..!) et même un muffin à la banane et au sucre caramélisé..! Autant vous dire que je me suis régalé les jours suivant. So many thanks Sharon..! 😉
1. Fin de journée sur le Little Salmon Lake, le long de la Campbell Highway.
2. Couchant coloré malgré les nuages…
3. Le matin suivant était bien froid !
4. … mais le ciel se découvre petit à petit…
5. … le soleil jouant encore avec les nuages.
6. L’hiver est à la porte, les rivières commencent à geler.
Seules deux routes mènent dans les montagnes de l’est, toutes deux construites pour exploiter des mines de tungstène. Ces montagnes renferment en effet près de 15% des réserves mondiales connues de ce métal rare et cher. La première, la North Canol Road, a été construite dans les années 40 et rejoint la frontière des Territoires du Nord-Ouest. A l’origine, elle allait jusqu’à Norman Wells. Plus de 30’000 personnes ont travaillé à sa construction mais sa maintenance a été abandonnée à peine deux ans après son achèvement… Depuis la frontière des deux provinces demeure ainsi la Canol Heritage Trail qui n’est plus praticable, même avec un véhicule 4×4. Certains courageux la parcourent chaque année à pied, en autonomie complète : 222 miles ou 346 kilomètres quand même..!
Depuis Ross River où commence la North Canol jusqu’à la frontière, il y a 246 km d’une piste boueuse et pour ainsi dire non entretenue, qui traverse les Mackenzie Mountains, une importante chaîne de montagnes. La mine est à l’arrêt depuis plus de quinze ans. Autant dire qu’en ce début d’hiver, je ne risquais pas de rencontrer grand monde et ne devais compter que sur moi-même en cas de soucis.
Première étape à Ross River : traversée de la rivière sur un vieux bac à câble. Il ne fonctionne que deux heures par jour de mai à début octobre, ma pause de midi a ainsi été plus longue que d’habitude. Et là, ça met tout de suite dans l’ambiance 😉 D’abord, malgré le panneau qui indique très officiellement que la traversée se fait à ses propres risques, il faut signer une décharge pour monter sur le bac; en gros, c’est “vous traversez à vos risques et périls, si on coule, nous ne sommes pas responsables”..! Une fois sur le bac qui s’ébroue avec la lenteur d’un escargot et bouge dans le courant, il y a un bateau de sauvetage de l’armée qui accompagne la traversée, 20 mètres à peine en aval, pour nous secourir en cas de naufrage !! Bref, ils ont l’air d’avoir super confiance dans ce vieux bac ! 😀 Et photos interdites, je ne sais pas vraiment pourquoi…
Tout cela dit, ce vieux bac mènera VivaLaVida à bon port autant dans un sens que dans l’autre trois jours plus tard.
7. Il a neigé plus de 30 cm deux jours avant et seules deux traces de chasseurs qui redescendaient de la montagne indiquent la piste.
8. Mais après une quarantaine de km, plus trace de neige !
9. VivaLaVida s’approche des montagnes alors que la nuit tombe vite désormais.
10. Etang déjà bien gelé…
11. La route présente plusieurs ponts sur la Mackenzie River dont je me suis demandé si certains supporteraient VLV…
12. Les véhicules ayant servi à la construction ont été abandonnés sur place.
13. Alors que je m’avance dans les montagnes, je retrouve un peu de neige et le temps semble se gâter.
14. Les contrastes de couleur sont magnifiques.
15. Marais gelés…
16. Mackenzie River.
17. Les dernières couleurs d’une automne presque inexistant demeurent en fond de vallée alors que l’hiver a pris ses quartiers sur les montagnes.
18. Je découvre un petit affluant de la Mackenzie River couleur émeraude…
19. La glace ne l’a pas encore complètement recouvert.
20. Arrivée à la frontière provinciale, au Macmillen Pass, à 1’300 mètres d’altitude, après 246 km en plus de 15 heures de route (et deux jours) !
Suite dans quelques jours car à la vitesse de l’unique connexion à Stewart, il m’a fallu deux heures pour uploader 20 images.. 😉
South West Yukon
Comme annoncé, VivaLaVida est alors arrivé en Yukon, l’état le plus au nord-ouest du Canada. Ce territoire s’étant jusqu’à l’océan arctique. Le sud est collineux et couvert d’une forêt boréale uniforme, le nord n’est que tundra à perte de vue.
1. La fameuse “Sign Forest”, la “forêt d’indicateurs” de Watson Lake qui compte à ce jour plus de 78’000 panneaux amenés par les voyageurs de passage. On se demande comment des panneaux officiels d’entrée de villages allemands sont arrivés là par exemple… 🙂
VivaLaVida a alors quitté la Alaska Highway pour s’enfoncer un peu plus dans ce territoire du Yukon en suivant la Robert Campbell Highway, une route en terre de plus de 600 km reliant Watson Lake à Carmacks.
2. Le Frances Lake, plus de cinquante kilomètres de long au milieu de la forêt. Les montagnes au fond constituent la frontière avec les Northern Territories.
3. Robert Campbell Highway. Si si, elle est considérée comme une autoroute..! 😉 Je ne croiserai toutefois qu’une voiture en plus de 600 km.
4. C’est une succession de jolis petits lacs…
5. Un autre…
A Ross River, j’ai obliqué vers le sud pour parcourir la South Canol Road, une route construite par l’armée américaine durant la dernière guerre pour approvisionner une base militaire dans les Northern Territories, l’un des points les plus proches du Japon par les airs…
6. Le Lapie River Canyon.
7. Le Lapie Lake, magnifique.
8. Un étang le long de la piste…
9. Alors que je m’étais arrêté pour casser la croute, j’ai eu la chance d’apercevoir ce tétra des savannes, une mère qui s’est faite agressive pour m’éloigner de sa progéniture.
10. Trouée sur le long Quiet Lake.
11. Petite anecdote : alors que je m’étais trouvé un campement sympa pour la nuit, ce porc-et-pic s’est pris pour une fouine en venant goûter à un tuyau de VivaLaVida..! J’ai dû le déloger de l’essieu arrière avec un long bâton, le coquin !
Arrivé à Carmacks, sur la Klondike Highway, Shanon et Garry qui tiennent “The Barracks”, le café/bureau de poste/glacier du village, m’ont indiqué quelques routes minières connues que des locaux.
J’en profite pour inviter tous les voyageurs qui passent par Carmacks à s’arrêter à The Barracks. Vous y serez accueillis chaleureusement pour boire un bon café – voire même un “expresso” si vous demandez un “Short Coffee” à Shanon – et pourrez y déguster l’un des vingt parfums de glaces proposés. Idéal pour une petite halte sur la route. 😉
Comme il y a très peu de routes “latérales” au Yukon, j’ai donc décidé d’aller les découvrir, à commencer par l’ancien village de Yukon Crossing, au bord de la célèbre Yukon River. La piste qui y mène est désaffectée depuis longtemps mais confiant dans les capacités de franchissement de VivaLaVida, j’ai décidé de tenter de la franchir. Après quelques km, me voici devant un joli bourbier d’un vingtaine de mètres de long, dont dix d’une mare boueuse. Après une reconnaissance pédibus, je décide d’y aller. Je verrouille les moyeux avants, enclenche le 4×4 en petite vitesse, sélectionne la 3ème, bloque le différentiel arrière et go ! Mais après 5 mètres tout au plus, VLV s’arrête pataudement… Un peu surpris, je verrouille le différentiel avant, mets la marche arrière mais VLV ne bouge pas d’un centimètre. Bizarre… La boue serait-elle plus glissante ici qu’ailleurs ? Je descends, trouve quelques branches que je mets sous les roues, rien n’y fait, je suis bel et bien tanqué ! Plus qu’à sortir le treuil pour tirer VLV de là. Il me faudra user d’un mouflage pour démultiplier la force du treuil tant la gangue retient ma maison sur roues… Mais trois quarts d’heure plus tard, VLV a retrouvé un sol qui le porte. Je range le treuil et les sangles, engage la marche arrière et dès que VLV bouge, j’entends de gros glong-glong-glong..! Oups, quelque chose ne va pas là… Je me penche sous VLV et stupeur, l’arbre de transmission avant repose sur le berceau de la boîte de vitesse ! Exactement le même soucis que celui rencontré au Steele Pass avec l’arbre arrière : les boulons se sont faits la male. Je comprends alors seulement pourquoi VivaLaVida s’est lamentablement planté dans le bourbier ; il n’était qu’en deux roues motrices…
Il me faudra ainsi redescendre le lendemain à Whitehorse, à 170 km au sud, seul endroit où je serai susceptible de trouver des boulons métriques pour procéder à la même modification que j’ai faite à l’arrière et ainsi résoudre le problème une bonne fois pour toutes…
12. Treuillage pour sortir VivaLaVida planté jusqu’aux essieux…
13. Il est dehors !
14. Je continuerai tout de même l’exploration du coin en deux roues motrices, tombant sur ce “Magic Bus” perdu au milieu de nulle part. sans doute un camp de chasse…
15. Cabane en rondins datant de la ruée vers l’or, au début du siècle dernier.
16. Quelques vestiges plus récents…
17. Je trouve même un site de prospection où demeurent les carottes de forage.
18. Alignées dans des caisses ad-hoc.
19. Bien qu’abandonné, le site est de toute évidence plus récent, certains prospecteurs continuant les recherches aujourd’hui encore.
20. Je me trouverai un joli campement non loin de là… Le saumon cuit dans la poëlle, dans ma cuisine d’été..! 😉
21. Au dessus de la limite des arbres, vers 1’300 mètres, j’aurai droit à de beaux ciels de vent au couchant…
22. A minuit, il fait encore bien jour..!
Suite à venir bientôt… 😀