Mackenzie

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North Canol Road (2)

Je vais sans doute continuer dans l’austérité relevée par Fred, c’était l’ambiance du moment…
 
Une fois passé la frontière des deux provinces, la route se divise en deux “culs de sac”: l’un mène à la Maclung Mine, 14 km plus loin, l’autre poursuit vers le nord-est jusqu’à une station d’étude de la vie sauvage, à une quinzaine de kilomètres, suivant la Canol Heritage Trail (l’ancienne route dont je vous parlais dans la mise à jour précédente). Les ponts ont été emportés et il y a ainsi deux gués pour rafraichir les roues de VivaLaVida.
 
 
1. Arrivée à la station déjà désertée pour l’hiver… VivaLaVida n’a je crois jamais été aussi loin de tout aide possible, c’est vraiment le milieu de nulle part ici !
 
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2. Un furtif rayon de soleil alors que je mange au bout de la piste.
 
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3. Je n’ai photographié les gués que sur le chemin du retour. Voici donc le deuxième partiellement gelé.
 
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4. L’ambiance de cette toundra d’altitude sous un ciel de neige est magnifique.
 
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5. Et le second gué, plus profond et long qu’il n’y paraît ici…
 
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J’essaierai d’atteindre la Maclung Mine mais un méchant dévers de plus d’un kilomètre à flanc de montagne et recouvert de neige me dissuadera. En plus, sur le flanc est des montagnes, il neige fort. Je fais donc demi-tour et redescend derrière le Macmillen Pass. Non sans avoir aperçu le premier loup de ce voyage. Trop loin pour lui tirer le portrait mais j’ai pu l’observer aux jumelles pendant bien cinq minutes. Quel splendide animal parfaitement adapté à ces contrées reculées et rudes !
J’ai aussi pu observer un renard arctique traquer et attraper un lagopède, superbe scène de chasse. J’ai foiré les images, il y avait si peu de lumière qu’au télé à main levée, tout est flou… 🙁
 
 
6. En redescendant le Macmillen Pass, les lichens sont d’un vert jaune très doux qui ressort sous la neige des sommets.
 
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7. Un autre marais gelé.
 
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8. En cherchant un campement pour la nuit…
 
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9. Il doit y avoir des sources d’ocre, certains marais, même gelés, en ont la couleur caractéristique.
 
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10. Certaines mousses forment une sorte de mosaïque étonnante.
 
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11. Ambiance de début d’hiver…
 
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Pour la petite histoire, j’ai trouvé un campement peu de temps après cette image et, la météo (datant toutefois de quatre jours) indiquant une amélioration pour le lendemain, je me suis couché vers 21h alors qu’il commençait à neiger sérieusement. Ne pouvant me permettre de me faire bloquer par la neige sous peine d’abandonner VLV ici jusqu’au début de l’été prochain, j’ai mis mon réveil à minuit pour jeter un oeil dehors. Et là, je n’ai pas vraiment hésité : il était tombé une trentaine de cm en trois heures, la température étant remontée aux alentours de 0.5° ! J’ai donc remis en route et roulé près de quatre heures pour sortir des montagnes de nuit, parcours assez épique dans cette tempête de neige où je devinais plus que ne voyais la piste complètement recouverte…
 
Le lendemain, la neige a cessé et alors que je sors de VLV après mon casse-croute de midi, j’entends le cri d’un hibou ou d’une chouette qui ne me semble pas très loin. Je prends donc boîtier et télé et essaie de le localiser. En fait de pas loin, il s’avérera être tout de même à plus de 500 mètres dans la forêt boréale et je vous assure que la progression n’y est pas facile. Sans compter que ses appels ne sont pas très fréquents et que j’essaie de me déplacer doucement pour ne pas l’effrayer. Bref, ce n’est qu’après presque une heure que je l’aperçois. Evidemment, il me voit mais ne semble pas vraiment effrayé, me laisse m’approcher jusqu’à 6-7 mètres environ. C’est un magnifique Grand Duc d’Amérique, le deuxième plus grand rapace nocturne après la chouette lapone.
 
 
12. Je vous le présente… 😉
 
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13. Le voici qui regarde ailleurs.
 
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14. En retournant vers VLV, nouvelle rencontre : deux grizzlys, sans doute une mère et son petit. Petite montée d’adrénaline car en partant “chasser” le hibou, j’avais laissé mon “bear spray” dans VLV, ce qui ne m’est pas arrivé souvent… J’étais toutefois à une trentaine de mètres et la mère m’a rapidement senti, lançant une sorte de feulement avant de disparaître en courant.
 
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15. VLV est “en boue” comme jamais après cette piste, ici un passage de boue plutôt profonde…
 
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16. Une autre rencontre avec des grizzlys plus loin sur la piste.
 
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17. Après avoir repassé le bac, VLV redescend la Campbell Highway vers le sud pour aller découvrir la seconde route minière… la neige soufflée forme des zébrures sur les collines.
 
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18. Boue et glace au menu de VivaLaVida !
 
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19. Quand je vous disais qu’il était “en boue”..! 😀
 
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20. Averse de neige au couchant alors que je me suis trouvé un joli coin pour dormir au bord du Frenchman Lake.
 
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Découverte de la Nahanni Range à venir tout prochainement !
 
 

Robert Campbell HWY et North Canol Road

Finalement, je suis resté cinq jours à Whitehorse. D’abord pour soutenir un tout petit peu le projet de Sarah en lui installant un porte-bagages supplémentaire sur la roue avant qui lui permettra de transporter le matériel supplémentaire qu’imposera l’hiver canadien, d’autre part pour préparer les dernières mises à jour que vous avez découvertes récemment et réachalander un peu les rangements vides de VivaLaVida.
 
C’est le lendemain d’une première chute de neige importante de l’hiver que VivaLaVida a repris la route pour aller découvrir les montagnes de l’est du Yukon. Mais j’ai décidé d’y aller en faisant un crochet par Carmacks, au nord, pour rendre visite à Sharon et Garry que j’avais eu plaisir à rencontrer lors de ma montée il y a quatre mois. J’ai donc débarqué au “Barracks”, le petit café/cookie/soupe-stop et bureau de poste du coin, vers 14h et à voir le sourire de Sharon lorsqu’elle m’a vu entrer, la surprise leur a fait plaisir. J’ai moi aussi eu bien du plaisir à les revoir et à bavarder plus de trois heures. Alors que je repartais, Shanon m’a offert une super soupe maison aux cougettes et à l’ail, du pain auy courgettes, des cookies (les meilleurs que j’aie mangés..!) et même un muffin à la banane et au sucre caramélisé..! Autant vous dire que je me suis régalé les jours suivant. So many thanks Sharon..! 😉
 
 
1. Fin de journée sur le Little Salmon Lake, le long de la Campbell Highway.
 
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2. Couchant coloré malgré les nuages…
 
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3. Le matin suivant était bien froid !
 
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4. … mais le ciel se découvre petit à petit…
 
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5. … le soleil jouant encore avec les nuages.
 
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6. L’hiver est à la porte, les rivières commencent à geler.
 
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Seules deux routes mènent dans les montagnes de l’est, toutes deux construites pour exploiter des mines de tungstène. Ces montagnes renferment en effet près de 15% des réserves mondiales connues de ce métal rare et cher. La première, la North Canol Road, a été construite dans les années 40 et rejoint la frontière des Territoires du Nord-Ouest. A l’origine, elle allait jusqu’à Norman Wells. Plus de 30’000 personnes ont travaillé à sa construction mais sa maintenance a été abandonnée à peine deux ans après son achèvement… Depuis la frontière des deux provinces demeure ainsi la Canol Heritage Trail qui n’est plus praticable, même avec un véhicule 4×4. Certains courageux la parcourent chaque année à pied, en autonomie complète : 222 miles ou 346 kilomètres quand même..!
Depuis Ross River où commence la North Canol jusqu’à la frontière, il y a 246 km d’une piste boueuse et pour ainsi dire non entretenue, qui traverse les Mackenzie Mountains, une importante chaîne de montagnes. La mine est à l’arrêt depuis plus de quinze ans. Autant dire qu’en ce début d’hiver, je ne risquais pas de rencontrer grand monde et ne devais compter que sur moi-même en cas de soucis.
Première étape à Ross River : traversée de la rivière sur un vieux bac à câble. Il ne fonctionne que deux heures par jour de mai à début octobre, ma pause de midi a ainsi été plus longue que d’habitude. Et là, ça met tout de suite dans l’ambiance 😉 D’abord, malgré le panneau qui indique très officiellement que la traversée se fait à ses propres risques, il faut signer une décharge pour monter sur le bac; en gros, c’est “vous traversez à vos risques et périls, si on coule, nous ne sommes pas responsables”..! Une fois sur le bac qui s’ébroue avec la lenteur d’un escargot et bouge dans le courant, il y a un bateau de sauvetage de l’armée qui accompagne la traversée, 20 mètres à peine en aval, pour nous secourir en cas de naufrage !! Bref, ils ont l’air d’avoir super confiance dans ce vieux bac ! 😀 Et photos interdites, je ne sais pas vraiment pourquoi…
Tout cela dit, ce vieux bac mènera VivaLaVida à bon port autant dans un sens que dans l’autre trois jours plus tard.
 
 
7. Il a neigé plus de 30 cm deux jours avant et seules deux traces de chasseurs qui redescendaient de la montagne indiquent la piste.
 
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8. Mais après une quarantaine de km, plus trace de neige !
 
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9. VivaLaVida s’approche des montagnes alors que la nuit tombe vite désormais.
 
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10. Etang déjà bien gelé…
 
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11. La route présente plusieurs ponts sur la Mackenzie River dont je me suis demandé si certains supporteraient VLV…
 
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12. Les véhicules ayant servi à la construction ont été abandonnés sur place.
 
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13. Alors que je m’avance dans les montagnes, je retrouve un peu de neige et le temps semble se gâter.
 
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14. Les contrastes de couleur sont magnifiques.
 
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15. Marais gelés…
 
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16. Mackenzie River.
 
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17. Les dernières couleurs d’une automne presque inexistant demeurent en fond de vallée alors que l’hiver a pris ses quartiers sur les montagnes.
 
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18. Je découvre un petit affluant de la Mackenzie River couleur émeraude…
 
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19. La glace ne l’a pas encore complètement recouvert.
 
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20. Arrivée à la frontière provinciale, au Macmillen Pass, à 1’300 mètres d’altitude, après 246 km en plus de 15 heures de route (et deux jours) !
 
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Suite dans quelques jours car à la vitesse de l’unique connexion à Stewart, il m’a fallu deux heures pour uploader 20 images.. 😉